Varanasi, insaisissable… Aussi appelée Bénares nous sommes ici au berceau de l’hindouisme et du monde disent certains. Varanasi n’a pas d’âge, pas un visage mais des milliers. Cette ville semble ne se raconter que par des instants de vie comme impossible à figer sur une photo… Le sentiment de perdre pied dans cette cité sacrée pour les hindous…
Instants de vie
des ruelles étroites et tortueuses où se précipitent les passants…
des milliers de pèlerins venus se baigner dans le Gange, y plonger la tête à plusieurs reprises et espérer trouver ainsi la sagesse spirituelle. Rituel répété à longueur d’heures, de journées et d’années…
des sâdhus tout d’orange vêtus venus passer les derniers instants de leur vie au bord du fleuve sacré, espérant mettre ainsi fin au cycle des réincarnations…
des vaches se prélassant sur les ghats ou au milieu d’une ruelle d’un mètre cinquante de large… (les ghats sont les escaliers sur les rives d’un fleuve)
des ateliers de tissage dans la pénombre du rez-de-chaussée d’un immeuble…
des rabatteurs accostant les touristes espérant vendre à prix d’or quelques bibelots…
des taureaux, le regard fixe, prêts à dévaler la ruelle alors que vous êtes juste en face …
le chant des prêtes hindous faisant taire le brouhaha de la ville…
des bûchers funéraires qui n’en finissent plus d’emporter la vie…
la lumière d’une bougie sur l’eau perçant la nuit noire et faisant s’envoler le voeux d’un pèlerin…
- des vivants se baignant au milieu des cendres des morts au risque de frôler un morceau de corps mal incinéré…
Spectacle sans fin qui réapparaît au lever du soleil, déjà la foule se presse sur les ghats. Les touristes empruntent des bâteaux pour admirer la lumière du jour se poser sur les rives alors que de grands spots éclairent la ville depuis déjà plusieurs heures. Nous naviguons sur ce fleuve si pur pour les hindous et pourtant si pollué. Les odeurs d’encens se sont emparées de nos narines le spectacle est troublant. Je laisse aux visiteurs de cette ville hypnotique le soin de compléter la liste de ces instants de vie…
Ps : Merci à Céline pour la plupart de ces jolies photos!
Il y aurait tant à dire sur cette ville et ces 2 jours de visite… nos valises portées à bout de bras en hauteur au milieu d’une rue pavée noire de monde, les klaxons, les odeurs, les singes, les oiseaux, les chèvres à manger près des crémations, les poissons au lever du jour, les regards sur nous, les nôtres sur eux, c’était juste magique… Merci à vous Morgane et Pac d’être partis la bas et de nous avoir permis de vivre cela.
Et un merci si immense d’être venus jusqu’à nous!
Et il y a cette autre facette de la ville, à dédécouvrir au crépuscule depuis un des innombrables toits terrasses qui permettent de s’échapper un temps du chaos du bas. D’un coup le calme reviens un peu, les bruits de la cité semblent venir d’un autre monde là en bas (sensation qu’on retrouve au centuple du haut des remparts de la forteresse de Jaisalmer, c’est magique). Et face à nous s’élèvent les myriades de petits cerfs-volants en papier des enfants, depuis les toits qui nous entourent. D’ un ccôté t’as la rue, plutôt sombre ou éclairée artificiellement, étroite, presque claustrophobique, et en même temps pleine de couleurs, de bruit et de vie. Et de l’autre un plancher fait des toits terrasse, l’horizon comme limite à la vu, constellé de petits points de couleurs et les sons étouffés du bas. C’est presque deux mondes posé l’un sur l’autre, et à côté de ça le Gange qui s’écoule tranquillement. Pas étonnant que cette cité soit sacrée :).